Par l’entremise de l’agence BETC, Lacoste vient de réussir un judicieux coup de pub qui mérite d’être salué. En substituant exceptionnellement, sur ses polos, les représentants de dix espèces menacées à son célèbre crocodile, la marque offre une formidable tribune à l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et à  la préservation de la diversité en général. Tout en soignant sa réputation auprès de tous les consommateurs soucieux de l’environnement. Décidément, dans ce type de partenariat, tous les clignotants sont au vert et c’est tant mieux.

Depuis 85 ans maintenant, un facétieux crocodile a élu domicile sur tous les polos estampillés Lacoste, assurant à la marque une notoriété mondiale qui ne semble pas devoir faiblir malgré les soubresauts de la mode. Tout à sa félicité prolongée, l’animal choyé et à l’abri du besoin serait-il indifférent au sort des autres ? Il semblerait que non. Sous l’impulsion de l’agence BETC, et pour la première fois de son histoire, ce bienveillant crocodilien a laissé sa place à dix animaux en voie d’extinction dans le cadre d’une collection particulièrement limitée. Jugez plutôt : en tout 1775 polos lancés dans le cadre de la Fashion Week et épuisés en quelques jours ! Mais pourquoi 1775 me direz-vous ? Ce chiffre correspond au total de spécimens encore en vie concernant dix espèces menacées. Exceptionnellement proposés à 150 € (donc plus cher qu’à l’accoutumée pour collecter de l’argent destinée à cette cause), les polos avaient été mis en vente exclusivement sur le net, en Europe et aux États-Unis.

Alors, même si cette action ne constitue qu’une goutte d’eau dans un océan de désolation, elle constitue un exemple à suivre pour les marques qui voudraient joindre l’utile à l’utile. En actionnant tous les leviers des relations presse réussies. Eh oui, grâce à la perspicacité et aux savoir-faire de BETC, Lacoste a vu tous les projecteurs se braquer sur son iconique crocodile toujours impassible, lui offrant une formidable actualité et des retombées qui vont certainement bien au-delà des sommes investies dans la campagne. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), elle, a vu son exposition médiatique s’envoler, lui ouvrant ainsi de nombreuses tribunes pour relayer son action et ses combats. Fashionistas et « fashionistos », de leur côté, frétillent de bonheur. Quant aux pauvres animaux délaissés, on se prend à rêver que leur sort va en être amélioré durablement…

D’un point de vue professionnel, je ne dirais jamais assez tout le bien que je pense de ce type de partenariat qu’engagent les marques les plus inspirées et qui se révèle la plupart du temps « gagnant-gagnant » Contribuant ainsi à réconcilier l’économie et les préoccupations sociétales majeures comme dans ce cas, la lutte pour la préservation de la biodiversité. Reprenons l’exemple de Lacoste… L’opération va lui permettre de valoriser son image et – avouons-le sans hypocrisie – elle va également caresser la courbe de ses ventes dans le sens du poil. Mais dans ce cas, où est le mal ? Si, dans le même temps, cette marque contribue à défendre une juste cause, on ne peut qu’applaudir. Et d’ailleurs, imaginons que toutes les firmes du monde veuillent bien se donner la main au service du bien commun, l’avenir de la planète en serait considérablement apaisé. Suscitant beaucoup moins de larmes… de crocodiles. Quand à eux aussi, on veut faire la peau.

Les dix espèces menacées et le nombre d’animaux encore vivants : des chiffres valent mieux qu’un long discours :

• Le Marsouin du golfe de Californie : 30
• La Tortue Batagur de Birmanie : 40
• Le Lepilemur Septentrional : 50
• Le Rhinoceros de la Sonde : 67
• Le Gibbon de Cao-vit : 150
• Le Perroquet Kakapo : 157
• Le Condor de Californie : 231
• Le Saola : 250
• Le Tigre de Sumatra : 350

Plus d’informations :

• Lacoste et l’opération « Save our Species » ICI
• Le spot ICI
• Le site de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) ICI