Plus de 3000 documents le plus souvent inédits, des expositions virtuelles propres à passionner toutes les sensibilités musicales du rock au classique en passant par le jazz et la pop-variété, des archives qui racontent la petite et la grande histoire de la musique diffusée dans l’Hexagone, des entretiens captivants avec les plus grands créateurs, des podcasts… La Sacem, vénérable institution, vient vers nous les bras chargés de cadeaux musicaux à savourer dans un espace virtuel, gratuit et ouvert 24 h/24 7j/7. Bienvenue dans l’ère numérique pour tout connaître des plus beaux airs.
La Sacem, tout le monde la connaît, c’est la célèbre organisation qui assure, depuis 1851, la collecte et la répartition des droits des créateurs concernant les chansons, les poèmes, les partitions musicales qu’ils y ont déposés. En ce sens, la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique constitue un formidable témoin de la vie musicale de notre pays, tous styles confondus. De Verdi à Gainsbourg en passant par Pierre Boulez et Manu Chao, celles et ceux qui ont choisi la musique comme métier peuvent également dire un grand merci Madame Sacem. Elle qui défend leurs droits avec opiniâtreté en leur permettant de créer l’esprit serein. Du moins quand leurs œuvres ont la chance de rencontrer l’oreille du public.
En 2018, la Sacem compte plus de 164 000 membres et gère 120 millions d’œuvres du monde entier. Et depuis sa naissance, ce véritable « ange gardien » de la création musicale a donc emmagasiné une foule d’informations qui racontent à merveille l’air du temps. Celui du passé aux accents émouvants et celui du présent plus informatif.
On l’oublie quelquefois : la musique est une activité économique presque comme les autres. Et les documents, les échanges de tous ordres qui lient les ayant droits à la Sacem en disent long sur leur personnalité, les relations qu’ils entretiennent avec le monde dans lequel ils vivent. Et sur la conception qu’ils ont de leur métier aussi. Bref, cette célèbre société représente une mine d’or pour toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à cet art.
Peut-être inspirée par ce constat, la Sacem a eu la bonne idée de créer un musée en ligne. Un site vraiment captivant regroupant plus de 3000 documents, en grande partie inédits. Même si l’ergonomie n’est pas encore toujours au rendez-vous (patience, la mise en ligne a eu lieu il y a très peu de temps), la navigation reprend les codes en usage dans la plupart des expositions. Et dois-je le dire ? Avec un accès à l’information qui serait inenvisageable dans la réalité d’un espace réel. On se demande parfois si Internet constitue une source de progrès. Eh bien, dans le cas de ce site, on peut largement dire oui ! Que l’on habite Rodez (Aveyron) ou Tamanrasset (Algérie), Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher) ou Modica (Sicile), on peut, sans sortir de chez soi, découvrir une exposition dédiée à la bande-son de Mai 1968, une autre consacrée aux femmes dans la création musicale depuis le Moyen Âge, une intitulée « Du vinyle à Internet ». La téléportation comme on en rêverait ! Jugez plutôt : sans avoir besoin d’arpenter le pavé parisien, on peut consulter des archives anecdotiques ou précieuses mais toujours chargées d’émotion pour qui aime et respecte les créateurs. Des exemples ? J’ai pu découvrir avec amusement des photos d’identité d’Henri Salvadore, de Michel Berger, de Daniel Balavoine notamment, toutes prises avant qu’ils ne deviennent célèbres. Et qu’ils ne se soucient de leur image. Le site donne aussi à voir les bulletins de déclaration des chansons les plus célèbres, leurs partitions, leurs textes… Et bien d’autres choses qu’il serait illusoire de vouloir détailler tant les portes d’entrée et les trésors musicaux abondent. À noter que le site propose également des entretiens avec des musiciens et des créateurs prestigieux, des archives sonores, des podcasts, des hommages, etc.
Pour finir et pour en revenir à la comparaison musée online ou off line évoquée plus haut, cet espace virtuel possède un avantage indéniable : vous y pénétrez quand le cœur vous en dit. La nuit, le jour, à l’heure du petit-déjeuner, en soirée quand la TV n’offre rien de bon à voir. Et il est gratuit. Mais bien sûr, vous vous privez du plaisir des préparatifs qui précèdent une visite, un départ, un voyage à la découverte d’un lieu chargé d’histoire. Sachant que dans le cas qui nous intéresse, le problème ne se pose pas en ces termes. En effet, la Sacem ne possède pas de musée en dehors de ce site Internet. Donc grâce à lui exclusivement, vous pourrez assouvir votre curiosité musicale en vous attardant une minute ou dix heures, en robe de chambre ou en smoking (selon l’horaire) sur les véritables pépites de la Sacem. Si cela vous chante, bien sûr !
Le site du musée de la Sacem ICI