Si vous pensez encore que l’art ne vient à la rencontre des collectionneurs et des amateurs qu’au cœur des capitales, il va falloir réviser votre jugement. Depuis quelques années, les galeries fleurissent partout en province et souvent dans les endroits les plus improbables. C’est le cas du Clos des Cimaises, un lieu à découvrir sans tarder, situé en pleine campagne, à quelques encablures de La Rochelle, Niort et Surgères. Les propriétaires, Mathilde et Jacques Harbelot, lui-même peintre-graveur, passionnés d’art depuis toujours, ont eu un coup de foudre pour cette grande bâtisse et cette si belle région. Ils ont souhaité y vivre pleinement leur passion pour les artistes qu’ils exposent. À noter que jusqu’au 30 septembre, la galerie accueille les œuvres majeures de la nouvelle période de Marc Petit, un sculpteur très en vue qui possède déjà un musée à son nom à Ajaccio.
Tiens, une galerie d’art à la campagne !
« Nous sommes tombés en extase devant ce lieu… À l’époque, nous habitions à Troyes et nous avons vendu notre entreprise de communication pour pouvoir nous y installer ! » se souvient Mathilde Harbelot, la propriétaire. « Au début des années 2000, à part la célèbre galerie Capazza dans le Cher, des initiatives comme la nôtre étaient moins courantes qu’aujourd’hui ! Il faut dire que l’avènement du GPS nous a bien aidés. Il est plus facile d’y trouver notre lieu-dit « la Chaumière » que sur une carte routière… » poursuit-elle sur un ton amusé. Bien entendu, ce serait un peu caricatural de n’expliquer l’engouement pour ce nouveau type de galerie d’art, côté nature et côté province, que par l’apparition de cette innovation technologique. « Depuis quelques années, l’art en général s’est beaucoup démocratisé par le biais d’Internet notamment. Tout le monde s’y
intéresse. Et les collectionneurs en particulier s’affichent désormais au grand jour, sans tabou, sans ce goût du secret qu’ils cultivaient auparavant. Sachant que contrairement à certaines idées reçues, ces amateurs avertis ne sont pas forcément fortunés » ajoute-t-elle.
Mais oui, l’art trouve toute sa place en province !
Face au prestige des galeries parisiennes si fières de leur aura et de leur réputation, le Clos des Cimaises comme beaucoup d’autres galeries disséminées aux quatre coins de l’Hexagone, possède une arme qui s’avère très souvent fatale : l’espace. Mathilde Harbelot observe : « À Paris, les lieux se déploient généralement sur de petits volumes alors que nous, nous disposons de plus vastes surfaces. Nous pouvons ainsi organiser des expositions de plus grande ampleur et présenter un plus grand nombre de pièces. Au final, tout le monde est satisfait. Le public car il a ainsi une vision « holistique » de l’œuvre présentée, les artistes car ils bénéficient ainsi d’une visibilité maximale propre à renforcer leur notoriété et à générer un plus grand nombre de ventes. Les collectionneurs, quant à eux, n’hésitent pas à venir parfois de l’autre bout de la France. Ils savent qu’ils auront matière à voir, qu’ils pourront admirer les créations dans les meilleures conditions, au calme… Certains s’attardent presque tout une journée ! Et c’est le bouche-à-oreille de tous ces visiteurs réunis qui assure la pérennité de la galerie. Notre porte est grande ouverte à quiconque veut assouvir sa curiosité artistique mais il n’y a jamais trop de monde, on peut prendre son temps, flâner, s’imprégner des œuvres, se laisser aller à l’émotion, vibrer… Bref, vivre une expérience authentique et inspirante. Même si l’on n’a pas forcément les moyens d’acheter ce que l’on vient admirer. Ici, on est toujours le bienvenu ! »
Entre le Clos des Cimaises et Marc Petit sculpteur, une collaboration fructueuse et pérenne.
Comme évoqué plus haut, jusqu’au 30 septembre 2018, le Clos des Cimaises accueille une grande exposition de Marc Petit. Et cet événement illustre parfaitement les propos de la maîtresse des lieux. En intérieur, dans des espaces intelligemment conçus afin de valoriser le travail des créateurs invités, et en extérieur, les sculptures de l’artiste sont présentées sous leur meilleur jour. Angoissantes et pétries de douleur au premier abord, elles révèlent peu à peu leur formidable humanité quand on les observe de plus près, quand on prend le temps de les « apprivoiser ». Exprimant à merveille toute la palette des sentiments humains, des plus sombres aux plus lumineux. Chacune d’entre elles semble chercher désespérément à instaurer un dialogue avec qui les regarde. Éveillant insidieusement chez les visiteurs une forte empathie qui contribue certainement à l’engouement pour le travail de Marc Petit. Comme si à force de travail, il les avait aussi dotées d’une âme désireuse de témoigner de leur tourment, de leurs émotions les plus profondes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces créations ne laissent personne indifférent. À noter pour finir que la galerie dispose d’un espace dédié qui présente en permanence plus de cinquante bronzes de Marc Petit.
> Plus d’informations et tous les renseignements pratiques concernant le Clos des Cimaises ICI
> Le site officiel de Marc Petit sculpteur ICI
> Le site de Jacques Harbelot, peintre-graveur ICI
> Le site de la galerie Capazza ICI