Le rédacteur, sa bicyclette verte et le développement durable.

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Qu’il est doux de voir la vie en vert ! (1)

À l’image de tous les métiers, la vie des professionnels de la communication écrite n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Si rédactrices et rédacteurs nagent parfois à contre-courant, chacun possède ses petits et ses grands secrets pour résister à la pression du marché. Personnellement, j’enfourche ma bicyclette dès que j’ai la sensation de pédaler dans la semoule. Chemins de traverse et autres pistes cyclables constituent alors ma meilleure thérapie contre l’adversité d’une occupation beaucoup plus contraignante qu’elle n’en a l’air. Au chapitre de ses intérêts notables : elle nous amène notamment à adopter un mode de vie conforme à de nombreuses exigences du développement durable. Et nous bénéficions d’une matière première non polluante, féconde et quasiment illimitée : les mots.

Profession rédacteur …

Quand je suis devenu rédacteur indépendant, il y a une vingtaine d’années, cette profession était assez peu répandue. Surtout en province. Il faut dire qu’à l’époque, les statuts juridiques en place s’adaptaient très difficilement aux réalités d’un métier si particulier par certains aspects. Et puis, un gouvernement (je ne sais plus

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Rédiger, on peut exercer ce métier au coin d’une table. (2)

lequel) a décrété l’avènement de l’auto-entrepreneuriat. À partir de cette époque, la vie et le train-train quotidien des pionniers ont été bousculés par l’arrivée d’auto-entrepreneurs libérés des contraintes administratives de leurs aînés (dont moi), prêts à montrer à la Terre entière l’étendue de leurs qualités rédactionnelles. Recherchés pour notre rareté dans le passé, la banalité a fait disparaître notre aura première. Et désormais la concurrence pullule. Vu que les rédactrices et les rédacteurs se multiplient comme des petits pains. Il faut dire que les investissements de base nécessaires à l’exercice de cette activité demeurent minimes. Un ordinateur, une connexion Internet, le coin d’une table de cuisine pouvant faire office de bureau… Crayons et stylos ne figurent plus qu’au titre des options dont on peut très bien se passer. La rédaction : nouvel eldorado ? D’après les témoignages récoltés au fil du temps, les petits nouveaux ont bien vite constaté que le quotidien d’un professionnel de la communication écrite ne le conduisait pas forcément à fouler chaque jour des allées enchanteresses, parsemées de pétales de rose. Et que pour résister aux aléas d’une offre pléthorique, il fallait sacrément s’accrocher aux branches de nos lunettes. Puisque la proximité que nous entretenons avec l’écran à longueur d’année nous amène, mes collègues et moi-même, très souvent à en porter.

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La bicyclette verte, un prochain best-seller ? (3)

À ce stade de la lecture de mon article-billet d’humeur, vous vous dites certainement : « De quoi se plaint-il ? Personne de l’a obligé à choisir cette activité ». Et vous aurez entièrement raison. Il n’empêche, j’avais envie de tordre le cou aux idées reçues qui courent au sujet de ce travail (c’en est un à part entière) pour bien faire comprendre aux éventuels candidats qu’il ne convient pas à tout le monde. Et que comme toute profession, il offre des avantages mais qu’il comporte également de sacrés inconvénients.

Il y a d’abord l’angoisse de la page blanche qui lie nos destins ordinaires à ceux des écrivains les plus prestigieux et finalement c’est plutôt valorisant. « Sous quel angle aborder ce sujet ? », « Vais-je trouver les bons arguments », « Le client sera-t-il comblé ? ». Le client… Cet être protéiforme fait l’objet de tous nos désirs, de toutes nos pensées les plus secrètes, de toutes nos attentions, de toutes nos inquiétudes aussi. Du moins durant le temps imparti à notre gagne-pain tout au long de la sainte journée. Sa satisfaction représentant le précieux Graal à atteindre impérativement sous peine de risquer la sortie de route.

J’entends déjà les plus sceptiques d’entre vous – insensibles à la lecture de mon plaidoyer pro domo – m’asséner des arguments massue censés donner le coup de grâce à ma complainte : « Vous n’avez pas de patron et vous travaillez chez vous… Vous êtes complètement libres ! » Face à ce genre d’assertions, j’explique que la dévotion que nous vouons à nos clients confine au sacerdoce et qu’elle ne laisse que très peu de place à la liberté. En revanche, je dois avouer que ce métier offre à qui l’exerce des trésors bien plus précieux que l’or ou les diamants : les mots. Dans leur infinie richesse et dans leur réjouissante subtilité, ils permettent parfois d’élaborer de fabuleux cocktails à base de lettres qui font passer toutes les pilules. Même les plus amères.

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Pédaler pour s’inspirer, pédaler pour respirer. (4)

Vous l’aurez compris : malgré les petits et les grands coups de canif qui ponctuent la relation que j’entretiens avec la rédaction, web ou pas, je reste un amoureux inconditionnel de ce que je considère d’abord et avant tout comme un merveilleux exercice de style. Et pour nourrir mon inspiration, ma vivacité rédactionnelle, ma fougue éditoriale, je possède une arme secrète. Parallèlement à la première, je vis une autre passion aussi dévorante et obsessionnelle : celle qui m’enchaîne à ma bicyclette.

Pédaler pour mieux rédiger !

Figurez-vous que lorsque j’ai sué sang et eau pour rédiger un texte qui m’a résisté au-delà du supportable ou qu’un argumentaire s’est montré particulièrement rebelle, j’enfourche ma petite reine afin de regonfler mes batteries. Même si mon engin n’est pas électrique. Et au bout d’une heure environ de pédalage intense (activité très peu intellectuelle vous en conviendrez), mon disque dur interne se voit réinitialisé comme par magie. Moi et mes doigts tout ensemble, prêts à vivre de nouvelles joutes lexicales après avoir actionné la béquille en fin de trajet. On ne le dira jamais assez : la pratique du vélo est une bénédiction. Au-delà du bien-être incontestable provoqué par les endorphines, quand je pédale, j’ai très vite la sensation de fourmiller d’idées et de nourrir ma créativité. Les paysages champêtres ou urbains que je traverse m’inspirant de nouveaux axes de travail, des trouvailles bienvenues que je mets au service des dossiers de mes clients, des sujets que je dois traiter. Le général de Gaulle cherchait l’inspiration en marchant, en toute humilité, je la trouve en pédalant.

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Si ma compagne à deux roues me libère de mes angoisses rédactionnelles, elle constitue également mon véhicule favori aux heures de bureau. Grâce à elle, j’effectue des économies substantielles sur le poste « déplacement » de ma petite entreprise qui ne connaît pas la crise (ou si peu). Carburant en libre accès, stationnement illimité et gratuit pratiquement partout, préservation de la couche d’ozone… Quel autre moyen de transport peut revendiquer un tel palmarès ? Libéré des contraintes liées à l’automobile et aux embouteillages, ma ponctualité est soulignée par tout mon carnet d’adresses. Jamais de grains de sable dans les rouages de mon vélo : j’aborde les rendez-vous professionnels frais et dispo. Dans les meilleures conditions pour remplir ma tâche et faire preuve de tous mes talents rédactionnels.

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Le roi de la ponctualité grâce à la petite reine. (6)

Va-t-on me décerner la médaille du développement durable ?

Au-delà des atouts écologiques de ma petite reine, en règle générale, je considère d’ailleurs que ma profession, exercée en free-lance, répond à bien des critères du développement durable. On peut la pratiquer dans un espace réduit et son impact sur l’environnement reste minime. Bon d’accord ! Les esprits chagrins me rétorqueront que l’envoi d’un mail mobilise plus d’énergie que l’on croit. À ce propos, je dois le confesser ici : un courriel de 1 Mo envoyé à un seul destinataire requiert l’équivalent de la consommation électrique d’une ampoule pendant une heure… Mais il n’en demeure pas moins que travailler à domicile évite les déplacements, limite le recours aux énergies fossiles et favorise la fluidité de la circulation. En toute logique, les villes devraient nous dire merci à nous les écrivains qui n’écrivons pas vraiment de livres ! De plus, forcément un peu mis à l’écart par choix ou par nécessité, rédactrices et rédacteurs développent une philosophie de vie généralement empreinte de sagesse et de distanciation. Du pain béni pour la paix sociale. Pas étonnant que certains jours, je vois assez distinctement une auréole verte apparaître derrière ma tête et se refléter dans l’écran de mon ordinateur.

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Rédiger, c’est se mettre au vert ! (7)

Crédit photos :

  • 1 – Mahardhika derana perkasa pour Unsplash,
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