Le singulier fait BELIN, chanteur à part.

Bertrand Belin s’envole-t-il vers un plus grand succès ? (1)

La voix et la musique de Bertrand Belin sont arrivées jusqu’à moi par l’intermédiaire de FIP, radio ô combien inspirée. Mais très longtemps, je suis resté à bonne distance de cet électron libre de la production française. Mi-intrigué, mi-perplexe. Un peu complexe au premier abord, son univers ne se laisse pas forcément apprivoiser à la première écoute. Et les chansons ne respectent pas vraiment le format calibré prôné sur la plupart des ondes. Les siennes savent s’étirer, s’étirer… Au risque de déplaire aux programmateurs sans imagination. Certainement un signe révélateur de la liberté et de l’exigence du monsieur qui semble limiter les concessions au strict minimum. Ce qui lui réussit fort bien. Je devais le constater lors d’un concert qui a définitivement brisé la glace entre moi et cet artiste qui gagne à être connu. Et reconnu.

Chanteur, il a plusieurs cordes à sa guitare. (2)

C’est peu dire que Bertand Belin possède plusieurs cordes… à sa guitare. Dont il joue fort bien d’ailleurs. Cet « auteur-compositeur-interprète » comme le présente sa fiche Wikipedia, cultive bien d’autres talents. Jugez par vous-même ! Avec à son actif, plus de six livres publiés dans des maisons d’édition de renom, on ne peut pas parler de dilettantisme littéraire. Comédien de théâtre et acteur de cinéma, il réalise également des albums, compose des bandes originales, écrit des paroles pour Vanessa Paradis à ses heures perdues, enregistre des duos avec Camélia Giordana et Barbara Carlotti… Ici, j’entends déjà les esprits les plus chagrins exprimer leur agacement : « N’en jetez plus la cour est pleine ». Eh bien non, sa cour semble remplie d’une énergie créative quasiment inépuisable. Comme on l’envie.

Scritto_article_bertrand_belin_

… Entre autres comédien.

À ce propos, il est intéressant de constater que les productions musicales de Bertrand Belin ainsi que ses prestations scéniques, offrent une synthèse heureuse de tous les arts qu’il pratique. Pour ma part, autant l’exprimer d’emblée, le concert auquel j’ai assisté il y a quelque temps, m’a définitivement rallié à sa cause. Annoncé dans une salle de dimension modeste, le spectacle était programmé dans un lieu plus grand. Un signe qui ne trompe pas. Autre détail important, tout au long du concert, l’attention du public n’a jamais faibli. Même si chanteur et musiciens forment sans conteste un groupe rock flirtant par moment avec l’electro-pop, la « patte » de l’artiste les amène ailleurs. Pour notre plus grand plaisir. Aux confins de la chanson française, des musiques actuelles mais également de la performance théâtrale. Loin du déhanchement chaloupé d’un Mick Jagger sexy en diable, la gestuelle un peu saccadée de Bertrand Belin s’apparenterait plutôt à celle de Philippe Pascal, le défunt leader de Marc Seberg. La froideur en moins. Car même s’il garde toujours une forme de retenue vis-à-vis du public, Bertrand Belin sait aussi faire preuve d’humour et instaure une vraie connivence avec ses aficionados. Bref, il choisit la subtilité. La teneur de ses textes l’y encourage d’ailleurs certainement. Ils se situent à mille lieues du tout-venant de l’édition musicale.

Scritti_article_bertrand_belin_blog_

… Ecrivain. Et bien plus encore. (4)

Dès la première écoute, on constate que cet artiste protéiforme s’est affranchi des « trucs et ficelles » généralement en cours dans le beau milieu du show business. Avec le « Nick Cave français » comme certains le surnomment, sont jetés par-dessus bord, facilité, mots communs et thèmes convenus. Notre auteur-compositeur-interprète d’un nouveau genre défriche des territoires jusqu’alors inexplorés et ses compositions s’apparentent à de véritables récits un rien littéraires. Complexes juste ce qu’il faut, mais comportant malgré tout un je-ne-sais-quoi qui les rend accessibles, attachants. Un vrai numéro d’équilibriste. Pour un résultat des plus convaincants. Si l’on souhaite hasarder quelques références, on ne peut s’empêcher d’évoquer Bashung dont il reprend d’ailleurs un classique sur scène. Et aussi Gainsbourg (la voix grave et la production musicale particulièrement aboutie, même en live). Si l’on s’en tient aux textes proprement dits, certaines envolées poétiques me font penser à l’Étienne Rhoda-Gil des grands titres. Irrévérencieux sans qu’il n’y paraisse. Léger et profond à la fois.

Scritto_communication_ecrite_article_presse_bertrand_belin_
(5)

Le site Internet officiel de Bertrand Belin ICI

Bertrand Belin sur YouTube ICI

Crédit photos :

  • 1 P. Lebruman,
  • 2 Austin Prock Unsplash,
  • 3 Janusz Gawron – FreeImages,
  • 4 Laurent Cottier – FreeImages,
  • 5 Chris Greene – FreeImages