La marche réussie des éditions Bonhomme de chemin.
Hugues Bioret est natif de Nantes. Une ville-port aiguisant les désirs d’évasion de tous ceux qui marchent le long de la Loire en scrutant l’horizon vers l’océan tout proche. Un célèbre exemple ? Jules Verne, Nantais d’origine également, qui embarquait ses nombreux lecteurs pour des périples autour du globe. Et bien plus loin d’ailleurs. Peut-être inspiré par cet écrivain visionnaire, le jeune Bioret rêvait de parcourir le monde en creusant son propre sillon pour financer ses voyages. Son premier fait d’arme en tant qu’éditeur ? À peine adolescent, à l’aide d’un cahier à spirale sommairement transformé, la réalisation d’un ouvrage à la gloire de sa cité natale comportant tout un volet consacré à l’histoire, une autre de ses passions. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts ligériens, une certaine Stéphanie a su conquérir le cœur de cet aventurier des temps modernes et les éditions Bonhomme de chemin conçoivent désormais de nombreux livres destinés aux enfants dans lesquels les adultes se plongent souvent avec intérêt ! Des collections et des titres que les jeunes voyageurs et leurs parents adorent glisser dans leurs bagages ou qu’ils dévorent chez eux pour mieux appréhender les mille et une cultures de notre vaste planète.

éditeur pour le goût de la transmission et du partage.
En 2020, les éditions Bonhomme de chemin, installées à Niort, commercialisent 3 collections et 45 ouvrages au total figurent à leur catalogue. Des publications d’abord destinées aux enfants même si les adultes y glanent très souvent de précieuses informations. Petit tour du propriétaire :
• des livres de voyage et de jeux, fidèles compagnons des enfants lors des vacances en famille,
• des guides de conversation pour effectuer ses premiers pas linguistiques dans les pays que l’on découvre,
• des « who’s who » à hauteur d’enfants qui présentent les personnages emblématiques, passés et présents de la France, de l’Angleterre, des États-Unis…,
• ventes annuelles : jusqu’à 75 000 exemplaires tous livres confondus, imprimés exclusivement en France,
• au fil du temps, certains best-sellers comme « Paris des enfants » atteignant les 30 000 exemplaires écoulés.
Cinq ans et deux naissances plus tard, la famille au grand complet met le cap sur le Maroc, constate une fois de plus le bien-fondé de son idée de départ et décide de se lancer dans la grande aventure ! « Les compétences de Stéphanie et les miennes se complètent. À l’époque, elle occupait un poste de directrice de création, moi j’étais chargé de clientèle et rédacteur. Sachant que les métiers de l’édition et de la publicité présentent des similitudes et des savoir-faire communs. Nous avons donc réalisé notre premier ouvrage dédié au Maroc après notre travail, le soir, quand les enfants dormaient. Ce livre a bénéficié d’un accueil très favorable auprès des libraires de la région ouest. D’ailleurs, on ne dira jamais assez combien leur rôle peut s’avérer important et efficace pour faire connaître des nouveautés. Dans la foulée, la Fnac nous a aussi référencés. Forts de ce résultat encourageant, nous avons enchaîné avec l’Italie et la Turquie. Ces deux titres nous ont notamment ouvert les portes des boutiques des aéroports et de nombreux autres points de vente. À ce stade, comme notre activité prenait de l’ampleur, il nous fallait lui consacrer tout notre temps si vous voulions la pérenniser. Autrement dit, renoncer à nos emplois et à la sécurité financière qu’ils nous apportaient. Avec trois enfants à la maison, le pari comportait une part de risque dont nous étions conscients. Pourtant nous avons démissionné de nos postes respectifs. Traversant parfois des périodes de doute et d’angoisse… Mais une nouvelle vie commençait ! » se souvient Hugues Bioret.
La victoire en famille.
Aujourd’hui, les éditions Bonhomme de chemin ont atteint l’âge adulte. Et l’entreprise s’est étoffée quand Julie, la sœur de Stéphanie, s’est jointe à cette dernière pour assurer la création graphique des ouvrages. Au fil du temps, l’état d’esprit de départ, attaché aux valeurs de l’artisanat, n’a pas changé. « Nous y veillons », insiste l’éditeur « Et nous tenons à rester fidèles à notre idéal fondateur qui consiste à vivre de notre activité tout en voyageant. Même si désormais notre équipe inclut également une assistante commerciale qui allège ma charge de travail ».
En cohérence avec le périple initiatique des débuts, les livres de voyage font toujours l’objet d’un premier séjour en famille, séjour lui-même précédé d’une réflexion globale. En additionnant les enfants du couple Bioret et ceux de Julie, certains départs en ont compté jusqu’à cinq ! Une fois sur place, les adultes procèdent à un travail d’investigation en profondeur avec l’appui de guides professionnels. Dans le même temps, les plus jeunes posent un regard précieux sur ce qui les entoure. Repérant parfois des curiosités locales inattendues qui auraient échappé aux yeux des « grands », mais qui vont souvent captiver les futurs lecteurs. « Nous restons à l’affût des réactions des enfants. Et nous observons ce qui déclenche leur intérêt, leur enthousiasme ».
Des livres interactifs pour abolir l’ennui !
On en conviendra, depuis la création de leur drôle d’entreprise, ces gens-là ont effectué un bon petit bonhomme de chemin. Puisse leur modestie en souffrir. Mais quel est donc le secret de cette belle histoire ? Portez un regard attentif à « Bruxelles des enfants » par exemple, un des livres de voyage de la collection, vous comprendrez tout de suite. Ce qui frappe d’emblée ? Certainement la qualité du graphisme, toujours inspiré et de bon goût. Et puis il suffit d’entamer la lecture des textes – précis et accessibles à la fois, autant dire une gageure (parole de rédacteur !) – on s’aperçoit très vite que les deux composantes des pages savent se répondre très efficacement. Distillant au lecteur quantité d’informations plus pertinentes les unes que les autres sans que l’ennui ne pointe jamais le bout de son nez. Les jeux, quant à eux, originaux dans tous les sens du terme, viennent joyeusement enrichir les thématiques abordées. Jamais gratuits dans leur inspiration, ces « intermèdes ludiques » capitalisent d’ailleurs certainement une partie non négligeable de l’engouement général.
Autre réussite indéniable : les guides de conversation illustrés proposant une prononciation phonétique simplifiée. Ici, on est bien loin des subtilités souvent absconses de la grande sœur académique, mais le résultat s’avère plus que convaincant. Il suffit de tester cette nouvelle approche dans une langue étrangère que l’on maîtrise un tant soit peu pour s’en assurer. Pas étonnant que l’Italien, l’Anglais, l’Allemand, le Japonais entre autres se vendent comme des petits pains. Les enfants et bon nombre d’adultes ont compris que ces sésames pouvaient leur ouvrir bien des portes lors de leurs périples à l’étranger.

démontre que le talent peut parfois être une affaire de famille.
Quand on interroge Hugues Bioret sur l’avenir des éditions Bonhomme de chemin, on saisit très vite que lui et son équipe s’y préparent ardemment. Si les voyages font partie de l’ADN de cette séduisante aventure, le désir d’éveiller l’enthousiasme, le plaisir de transmettre et de partager peuvent s’appliquer à beaucoup d’autres domaines. « Après le Japon très populaire pour ses mangas, et afin de répondre à l’attrait croissant pour la culture coréenne en général et le manhwa ou la K-pop en particulier, en septembre, nous allons sortir un guide de conversation consacré à la Corée du Sud. Même si nous savons pertinemment que la plupart de nos lecteurs ne vont pas forcément séjourner dans ces pays lointains, ils ont à cœur de les découvrir. Toujours à la Rentrée, nous publierons un guide de la langue des signes pour les enfants. Et parallèlement, nous développons d’autres projets se rapportant à l’art et à l’histoire. Toutefois, il paraît un peu prématuré d’en parler ».
À noter pour terminer que le site internet de la maison d’édition propose en permanence toutes les informations liées à son activité et à son actualité : n’hésitez pas à jouer les curieux !