
Pour François-Xavier Leclerc-Douchkine, le sport représente une véritable école de vie depuis son enfance. Dès le début de son parcours professionnel trépidant, il a eu à cœur d’appliquer les valeurs propres aux activités sportives dans chacune de ses entreprises. Si comme pour chacun d’entre nous son chemin n’a pas toujours été parsemé de roses – à sa façon et plus qu’aucun autre – il est devenu spécialiste dans l’art d’éviter les épines et de pratiquer la résilience. Entrepreneur infatigable, communicant dans l’âme, incorrigiblement rassembleur et détenteur d’un esprit d’équipe à toute épreuve, il exerce désormais ses talents au sein du groupe AXA côté cour. Côté jardin, il cultive sa fibre artistique, fruit d’un atavisme familial plutôt flatteur, qu’il évoque avec beaucoup d’humilité. Homme avenant et fédérateur, il a définitivement le goût des autres. Rencontre.
- Dans votre enfance et dans votre adolescence, quelle attitude adoptiez-vous face à la réussite, à l’échec, face aux difficultés ?
Très tôt, le sport a tenu une grande place dans ma vie et je suppose que cette situation a eu une incidence sur mon développement personnel, ma manière d’être et de réagir face aux évènements. J’ai fait du foot, du judo, du cheval et avec le handball, j’ai définitivement trouvé ma voie. J’étais gardien de but en plus ! C’est vraiment une très bonne école pour éprouver sa combativité, sa réactivité, son adaptabilité aussi. Le sport a contribué à mon équilibre et c’est encore vrai ! La présence de l’équipe et de l’entraîneur, le sentiment d’être encadré : cela me motivait. Fils unique, j’appréciais également beaucoup la convivialité propre aux activités sportives. Bien plus à l’aise que sur les bancs de l’école, je me donnais à fond, quelle que soit la discipline.
- Très jeune, avez-vous eu parfois l’impression d’être amené à « rebondir » ?
Tout d’abord, je dois préciser que ma mère m’a élevé seule et que nous habitions Paris. Un environnement forcément moins paisible et moins sécurisant que la province pour effectuer ses premiers pas. De plus, quand j’étais petit, maman a été victime d’un accident de voiture assez grave qui l’a tenue immobilisée durant dix-huit mois. Il a bien fallu faire avec : apprendre à se débrouiller, aller à l’école tout seul… Il était certainement trop tôt pour avoir le sentiment de « rebondir », mais elle et moi, nous avons fait face. Comme dans d’autres circonstances un peu compliquées de notre vie où nous avons surmonté des difficultés d’ordre personnel liées à mon père sur lesquelles je préfère ne pas m’appesantir.
- Pouvez-vous nous relater brièvement votre parcours professionnel ?
Comme je l’ai évoqué, en classe j’étais moyen. Pas vraiment motivé. Disons que quand le courant passait avec un prof, je pouvais faire de gros efforts. Sinon… Bon, je fréquentais une école privée assez stricte dans laquelle on était très suivis : ça a certainement été une bonne chose. Moins encadré, j’aurais peut-être décroché.
En revanche, dès que j’ai mis un pied dans la vie professionnelle, tout a changé ! Et j’ai pu déployer la même motivation qui m’habite quand je fais du sport.
Dans un premier temps, j’ai préparé un BTS Action commerciale en alternance en travaillant chez CGE Distribution (groupe Sonepar) le plus gros distributeur mondial de matériel électrique. Puis j’ai été happé par la communication qui allait devenir une des passions de mon parcours professionnel. Au sein de plusieurs agences qui comptaient à l’époque, j’ai acquis une expérience solide dans tous les domaines qui font les lettres de noblesse de ce métier : la publicité TV, celle dédiée à la presse et à la radio, etc. Dès mes débuts, je suis intervenu sur de gros budgets : notamment les parfums Grey, les cuisines Arthur Bonnet, les pneus Continental… Pour l’Association Qualité de l’Hospitalisation Privée, le matin, je pouvais mettre en place une grande opération de relations presse. Et comme à cette époque, je cumulais deux emplois, l’après-midi, je décrochais des rendez-vous pour gonfler le portefeuille clients de l’agence One Way. Je n’arrêtais pas… J’ai également collaboré avec Extrême, un groupement d’acteurs de mon secteur d’activité. De retour du service militaire, j’ai renoué avec le monde de la publicité et ensuite je me suis lancé dans la communication industrielle – une spécialité encore peu en vue dans ces années-là – et j’ai rejoint la Cogema (désormais Areva). Cela m’a amené à intervenir sur des budgets aussi diversifiés que Dassault, Coca-Cola, Heinkein, Air France Industries entre autres. Grâce à la communication industrielle, je suis rentré dans les endroits stratégiques de la maintenance aéronautique. Ce secteur d’activité m’a également permis de pénétrer dans les centres d’intégration Ariane 4 et 5 chez EADS LV ! De grands moments que je ne suis pas près d’oublier.
Ensuite, avec ma famille, j’ai quitté Paris pour Cholet dans le Maine – et – Loire. Là, après avoir été directeur de la production chez JNB B&B communication, une belle agence régionale aussi implantée à Nantes, j’ai décidé de voler de mes propres ailes. Dans un premier temps, j’ai créé La boite de prod, une agence de publicité. Et parallèlement, un peu plus tard, le Carré 55, une pépinière d’entreprises. Très vite, ces sociétés ont trouvé leur vitesse de croisière malgré les difficultés inhérentes à des secteurs d’activité parfois complexes à appréhender. On m’a même décerné le prix de la Création d’Entreprise. Complètement immergé dans le tissu économique du Choletais (reconnu pour son dynamisme), j’ai accepté des mandats passionnants de la CCI, du Medef, du groupe BNI, Initiative Anjou, ACEC, URSSAF… Mais compte tenu de mon emploi du temps d’entrepreneur, je n’aurais peut-être pas dû… Côté vie de famille, les relations avec ma compagne n’étaient plus au beau fixe non plus…

- Dans le déroulement de ce parcours, il y a eu ensuite un épisode particulièrement compliqué qui vous a conduit à rebondir… Dites-nous en plus ?
Vers 2016, la conjoncture est devenue moins porteuse. Pour mon agence de pub en particulier. J’avais également un associé dans le cadre du Carré 55 avec qui les rapports se sont détériorés petit à petit, certains locataires ne payaient plus leur loyer… Même si j’avais avant tout créé la pépinière pour tisser des liens fructueux avec des entrepreneurs et pour mettre en place une dynamique favorable aux échanges économiques et à l’entraide, il faut aussi faire face aux échéances ! Tout s’est compliqué. Jusque là, je m’étais occupé des autres, je devais désormais prendre soin de ma santé sérieusement mise à mal. Moi le grand sportif, il a fallu que je me rende à l’évidence : j’étais devenu obèse. Une obésité morbide en plus ! Celle qui ouvre la porte à toutes les maladies et à tous les virus qui circulent sans que le corps ne possède plus toute sa capacité pour réagir. Mon IMC (Indice de Masse Corporelle) dépassait toutes les normes raisonnables. Il était urgent d’agir. Je vous passe les détails, mais dans un laps de temps assez court, j’ai dû déposer successivement le bilan de mes deux entreprises, initier une procédure de divorce, subir une lourde intervention chirurgicale (un bypass) afin de venir à bout de ce problème de poids.
- Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui ? Je vis désormais dans la région d’Angers, ma compagne actuelle m’apporte énormément et je suis ambassadeur des professions libérales chez AXA. Sans renier le passé, j’adore cette nouvelle aventure professionnelle même si elle demande beaucoup d’énergie. Ce qui est formidable ? Le matin je me réveille avec la perspective de rencontrer et d’accompagner des personnes dans l’amélioration de leur quotidien. C’est très gratifiant, non ? D’autre part, j’ai toujours été particulièrement sensible à l’innovation et AXA – comme moi – se tourne sans cesse vers le futur plutôt que de choisir l’immobilisme. Nos offres de service en témoignent.
- Qu’elles ont été vos principales motivations pour dépasser les traumatismes liés à ces différents « coups durs » et retrouver l’équilibre ?
Dans mes jeunes années, comme je l’ai dit, en pratiquant le handball à très haut niveau – je jouais dans l’équipe « Espoirs » nationale – j’ai appris à être un bon gardien de but, protégeant et défendant son territoire avec opiniâtreté. À cette époque-là déjà, je ne me laissais pas spécialement intimider. Avec la fougue de la jeunesse, je ne lâchais rien et face à cette nouvelle épreuve de l’âge adulte j’ai – et heureusement – appliqué la même attitude. J’ai perdu 70 kilos (le poids d’un homme) en 7 mois ! Et même si ce changement n’a pas été sans provoquer un « désordre » psychologique que j’ai dû soigner, petit à petit l’ombre a laissé place à la lumière. Mon objectif de tous les instants à cette époque : être à nouveau bien dans ma peau.
- Selon vous, quelles qualités faut-il déployer pour rebondir avec succès ?
Il est d’abord nécessaire de comprendre que la vie obéit à des cycles et accueillir favorablement l’idée du changement. Il faut aussi savoir s’écouter, avancer sans se retourner, faire preuve d’enthousiasme, ne jamais perdre sa capacité à entreprendre. Et également accepter d’être moins optimiste certains jours. D’ailleurs, même si la formule paraît un peu simpliste, je la fais mienne : « chaque problème possède une solution ». J’ai souvent eu l’occasion de le constater. J’ajouterais qu’il est primordial de bien choisir son entourage et de ne pas se laisser déstabiliser par les esprits négatifs qui ne manqueront pas de se manifester. Les mots qui font mal, les réflexions fâcheuses : il faut s’en préserver ! Et pour ma part, j’ai vécu tous ces changements, traversé les difficultés avec toujours en moi la volonté de retrouver un équilibre de vie, source d’épanouissement. Je voulais à nouveau partager des moments de bonheur avec celles et ceux que j’aime. Ce qui est le cas désormais.
- François-Xavier Leclerc Douchkine en 2022 ?
C’est la rentrée, j’ai eu la chance d’aller me ressourcer sous le beau soleil de Marrakech cet été et je déborde d’enthousiasme et d’énergie. Il en faut pour affronter le rythme trépidant et stressant de la société actuelle. Concrètement, je mets tout en œuvre pour consolider l’équipe de mandataires qui m’entoure. Et d’un point de vue personnel, j’ai plein de projets artistiques. Côté paternel, ma filiation comporte beaucoup d’artistes et je dois aussi en être un quelque part… Il y a d’abord eu Alexeï Nikolaïevitch Douchkine, un architecte reconnu dans le monde entier*. Et le nom de mon grand-père, Vladimir Douchkine, fait toujours référence dans l’univers des figurines. Sa notoriété perdure encore aujourd’hui. Pour ma part, la musique tient une grande place dans ma vie et je viens de faire l’acquisition d’une table de mixage pour mixer et créer du son. Je pratique depuis longtemps la photographie en amateur averti et je compte bien continuer. Pour moi, la cuisine est un art et j’« œuvre » le plus souvent possible derrière les pianos pour élaborer des plats goûteux, sains et équilibrés. C’est vrai que mes problèmes de poids et mon opération m’ont rendu particulièrement sensible à cet aspect de l’hygiène de vie. Mais ce qui me tient le plus à cœur en 2022, c’est d’abord de contribuer à l’épanouissement de nos quatre enfants, ceux de ma compagne et les miens. En veillant à ce qu’ils possèdent, eux aussi, toutes les armes et les atouts pour mener des vies accomplies et enrichissantes sur le plan humain.

* Il a notamment été primé, lors de l’Exposition universelle de Paris 1937 pour la station Dvorets Sovetov de Moscou (renommée Kropotkinskaïa en 1957), et à la Foire internationale de New York 1939-1940, pour la station Maïakovskaïa de la capitale russe également.